La permaculture, vous voyez tous à peu près ce que c'est, tout le monde en parle tellement. Pourtant, je parie que ma copine Laetitia va vous révéler à cette philosophie de vie, que vous ne soupçonniez pas...
Quelle définition me donneriez-vous du mot PERMACULTURE ? Comme la plupart des personnes qui la découvrent, vous allez probablement me parler de compost, d’association de légumes, de culture en buttes voire de toilettes sèches pour les plus aventuriers!
Créée dans les années 80 en Australie par Bill Molisson et David Holmgren, la permaculture ne peut se résumer à ces techniques car elle n’est ni du jardinage, ni de l’agriculture, ni de la construction, ni même de la politique.
Voici la définition qu’en donne Steve Read dans son ouvrage « le Génie de la permaculture » (ed Terran) :
« C’est un art qui vise à aménager des écosystèmes humains, éthiques, durables et robustes, qui s’intégreront harmonieusement dans les systèmes naturels »
On peut donc faire de la permaculture dans son jardin, dans sa maison, à son travail, dans son village, dans sa région, dans son pays… on a le droit de rêver…
L’art de la conception permacole s’articule autour de trois principes éthiques, et une douzaine de principes généraux (le nombre varie légèrement d’un auteur à l’autre).
Ce qui est fondamental à retenir c’est que le permaculteur est un feignant (ou une feignante) qui aime la nature !! Avant de voir tous les permaculteurs.rices du monde (ce blog est international, non ?) protester, je précise ma pensée : la permacultrice va réfléchir à tous les détails de son design dans le but de se faciliter la vie et préserver la nature.
On retrouve là deux des principes éthiques qui sont : prendre soin de l’être humain (de sa santé physique, psychologique, émotionnelle, sa famille, son repos…) et prendre soin de la Terre. S’ajoute à ces deux principes celui de créer des surplus et les redistribuer. On ne parle là pas seulement des tomates du jardin que l’on va offrir au voisin, mais aussi du temps gagné pour le passer avec sa famille, ses amis, et de la création de savoirs faire et être qui vont pouvoir être transmis (comme dans ce blog !)
Je ne vais pour vous présenter ici l’ensemble des principes généraux mais une micro sélection parmi mes favoris, que vous pourrez appliquer à votre quotidien :
L’observation : Par ma double casquette d’apprentie permacultrice et naturopathe, ce principe me parait essentiel. La compréhension juste d’une situation, d’une personne ne peut passer que par une étape d’observation neutre, sans jugement, sans interprétation. C’est beaucoup plus difficile qu’il n’y parait. Essayez donc d’observer votre environnement sans jugement : regarder dehors sans noter que vos vitres doivent être nettoyées, sans vous dire qu’il pleut encore une fois, écouter votre environnement sans râler sur le bruit des voisins…
La non-opposition : « travailler avec la nature, avec les cultures, avec les personnes, et non contre elles ». Ce principe se fonde sur une réalité : nous dépensons plus d’énergie physique, mentale dans l’opposition plutôt que dans l’accompagnement. Prenons ici l’exemple de la gravité : faire décoller un objet demande une dépense d’énergie alors que le faire tomber aucune. Dans le second cas, la force de la gravité est utilisée pour créer le mouvement. Les concepts en permaculture usent de stratagèmes pour faire des éléments naturels leurs alliés.
Le problème est la solution : ce principe invite à rechercher les aspects positifs et les solutions dans le problème même, et de changer de point de vue. L’exemple souvent cité est l’urine humaine. Elle est considérée comme un déchet, et on utilise d’ailleurs d’énormes quantités d’eau (potable…) pour l’évacuer alors qu’elle pourrait être utilisée pour combler tous les besoins des plantes en azotes et phosphates (messieurs on ne pourra plus vous reprocher d’arroser les coccinelles du jardin !)
Faire le moins pour obtenir le plus (si ça ce n’est pas un principe qui veut faciliter la vie !…) : c’est un principe essentiel en permaculture qui va de pair avec celui de la non opposition, celui de prendre soin de l’Homme. Ce qui est recherché ici, c’est l’efficacité : apporter le moins de changement possible pour obtenir les meilleurs résultats.
Prenons l’exemple d’un jardinier dont la parcelle est en pente. Le problème est qu’il souhaite installer une zone de compostage. Durant sa phase d’observation, il s’aperçoit rapidement que monter cette petite pente peut rapidement devenir fatigant surtout avec une brouette chargée. MAIS comme il a lu cet article, il va appliquer les principes vus plus haut : il va installer sa zone de compost en haut de la pente. Ainsi, pour emmener le compost qui pèse un certain poids dans son potager, la gravité l’aidera à descendre la pente, et il se fatiguera moins à la remonter avec la brouette vide pour la recharger. La pente qui au départ était un problème est devenue la solution.
Si la permaculture vous attire, je vous encourage à suivre des formations CCP (certificats de conception en permaculture) qui durent en général 10 jours. L’association Brin de Paille est présente dans la plus part des régions de France et propose ce type de formation, en partenariat avec l’université populaire de permaculture.
Laetitia Dehaudt, est géologue et se forme à la naturopathie et à la permaculture.
Musicienne, danseuse, elle est aussi la reine des expériences sur produits naturels, avec une prédilection pour les pois chiches, le kefir et les shampooings de tout type!
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