Le gras, c'est comme les chasseurs du bouchonnois : y a l'bon gras...pis y a l'mauvais gras!
C'est bientôt l'hiver, nos instincts animaux se réveillent et comme les hibernants, nous avons envie de nous faire une petite couche de gras pour résister au froid. Sauf qu'il n'y a pas trop besoin de gras pour s'affaler sur son canapé, sous un plaid tout chaud et s'enfiler des Schokobons : vous allez pas m'la faire! Mais, me direz-vous, du gras il en faut toute l'année pour composer les membranes de nos cellules et faire marcher notre cerveau !
Oui, certes, mais lequel? Acide gras essentiel, gras saturé, poly-insaturé, Omega 3-6-9; le dur, le mou, le mou qui devient dur (aucun sous-entendu !!) : vous vous y retrouvez, vous?
Tout d'abord, les graisses ou lipides sont composées d'acides gras (AG).
Et dans les AG, ben y a les bons AG...pis y a les mauvais AG!
Car toute matière est composée d'atomes, liés entre eux pour former des molécules. Dans les acides gras saturés, les liaisons d'atomes sont toutes complétées : ils vont donc être difficiles à modifier par l'organisme, pour leur assimilation. Dans les acides gras insaturés, au contraire, il reste de la place dans les liaisons pour que d'autres atomes s'y collent et que des réactions chimiques puissent avoir lieu.
Voilà pourquoi on privilégie les graisses insaturées (qui sont plutôt liquides : les huiles) aux graisses saturées (qui sont plutôt solides : le beurre). En revanche, comme elles sont moins stables, les graisses insaturées s'oxydent plus vite que les saturées : elles rancissent plus facilement.
Les acides gras saturés (AGS) se sont le beurre, le fromage, le lait entier, la viande, le lard, les margarines, le beurre de cacao, l'huile de palme et de coco...Ils augmentent le risque de maladies cardio-vasculaires donc c'est bien si on se contente d'une quinzaine de grammes par jour. Pas besoin de les éradiquer (vive l'équilibre!) puisqu'on en a besoin pour composer les tissus gras qui protègent nos organes. Choisissez juste un bon beurre pour vous faire plaisir avec une petite ration.
Les acides gras insaturés prennent le petit nom de mono-insaturés ou de poly-insaturés, selon le nombre de liaisons disponibles. Dans la 1ère catégorie : les Omega-9, retrouvés dans l'huile de colza, l'huile d'olive. Celle-ci résiste bien à l'oxydation et est donc utilisée en priorité pour la cuisson.
Les seconds comprennent les Omega-6 et Omega-3, dits essentiels (AGE) car ils ne peuvent être fabriqués par notre corps : il faut particulièrement veiller à ce qu'il y en ait dans notre alimentation. Ainsi, consommons joyeusement l’huile d’arachide, de tournesol, les oeufs, le lait pour les Omega-6; l’huile de bourrache, de noix, les végétaux verts, la spiruline, les poissons gras pour les Omega-3. Choisissons d'ailleurs 5 fois plus d'Omega-3 que d'Omega-6.
Donc les huiles, c'est mieux que les graisses solides...mais dans les huiles, ben y a les bonnes huiles...pis y a les mauvaises huiles !
Les huiles vierges de 1ère pression à froid sont issues d’un seul fruit ou graine et leurs propriétés sont préservées de toute élévation de chaleur. Elles sont fragiles et leur production est de faible quantité.
Les huiles de pression à chaud sont issues des graines restantes après une pression à froid, et chauffées à 110°. Des solvants sont ajoutés pour dissoudre au maximum les corps gras et en retirer une plus grande quantité.
Et pour en produire encore un peu plus, on raffine de l'huile brute en y introduisant : de l’acide phosphorique pour supprimer les gommes et résines; de la soude caustique et de la pâte savonneuse pour la neutraliser; des charbons actifs et des décolorants chimiques pour la décolorer; et enfin on la désodorise avec de la vapeur d'eau. Ces huiles représentent 95% des huiles commercialisées : avec tout ça, d'accord, elles ne rancissent pas!
La margarine quant à elle est faite de graisse végétale que l'on a volontairement saturée pour qu'elle se conserve mieux : elle contient encore plus d'acides gras saturés que le beurre, la vitamine D en moins !
Quelques conseils pour vos huiles vierges de 1ère pression à froid :
- Conservez-les à l’abri de la lumière et de la chaleur
- Mettez-les au frigo lorsqu’elles sont entamées (sauf huile d’olive) et consommez-les rapidement
- Choisissez des petites bouteilles
- Variez-les pour équilibrer les apports
Votre corps et le bouchonnois vous diront merci!
Sources : lanutrition.fr; Natiripsye
Et parce que ça fait toujours du bien :
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